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Ils partagent nos joies et nos peines – depuis l’Artsakh jusqu’à Shgarshik

Nous sommes arrivés directement d’Artsakh (Nagorno-Karabakh) fin septembre 2023, sans rien, car nous n’avions pas eu le temps de nous préparer. Avec nos quatre enfants, nous sommes restés quelques jours à Goris, qui était bondée de réfugiés et où tout était en désordre absolu.

Nous avons déménagé dans la région de Kotayk avec ma sœur, son mari, leurs quatre enfants et ma mère. Nous nous sommes installés dans le village le plus proche.

La maison était en très mauvais état, mais c’était la fin de l’automne et nous avons décidé de rester parce qu’il n’y avait pas d’autre endroit où aller. C’était le meilleur choix à ce moment-là.

Mon mari et moi avons fait de notre mieux pour trouver un emploi, mais nous nous sommes vite rendu compte que nos revenus ne suffiraient jamais à couvrir les dépenses de base. L’hiver était rude, mais j’avais le pressentiment que quelque chose allait changer.

Début février 2024, j’ai découvert le projet « Autonomisation des femmes vulnérables en Arménie » sur la page Facebook de la Fondation Arménienne pour le Développement Durable. L’appel à propositions s’adressait aux femmes réfugiées et finançait des projets dans le secteur agricole. Notre famille correspondait parfaitement aux critères. J’ai soumis ma proposition portant sur l’élevage de porcs. Finalement, mon projet a été approuvé et j’ai pu acquérir quatre truies.

C’était un grand soulagement et, plus important encore, c’était l’espoir de continuer, le début de quelque chose de nouveau dans notre nouvelle vie. Nous avons décidé de déménager dans une autre région d’Arménie où les hivers pourraient être plus doux, et nous voulions trouver un endroit similaire à l’Artsakh.

Bien sûr, nous n’avons pas retrouvé exactement le paysage de l’Artsakh, mais les montagnes étaient bien vertes. Et surtout, il y avait des gens chaleureux qui nous ont acceptés comme des membres de leur famille.

Les habitants du village de Shgharshik, dans la région d’Aragatsotn en Arménie, nous ont donné un sentiment très inhabituel mais très fort de proximité. Ils nous ont beaucoup aidés et ont fait de leur mieux pour assurer notre réintégration.

J’ai beaucoup réfléchi et, quelques jours après notre déménagement, j’ai compris que leur hospitalité était ancrée dans une histoire commune : leurs ancêtres, comme notre famille, étaient également des réfugiés, mais des survivants du génocide arménien de 1915 à Samsun.

Nous avons une grande maison, de merveilleux voisins et nous prévoyons d’agrandir notre petite ferme en y ajoutant des truies et des porcelets, des moutons et des poulets.

Alors que nous démarrons notre nouvelle vie, j’ai décidé de trouver une maison pour la famille de ma sœur. Si j’y parviens, ce sera la deuxième famille artsakhiote dans ce beau village.

Le projet « Autonomisation des femmes vulnérables en Arménie » est cofinancé par la Fondation caritative Saint Sarkis Charity Trust et l’Association Arménienne d’Aide Sociale et mis en œuvre par la Fondation Arménienne pour le Développement Durable.

Arev Society apporte un soutien à la gestion du programme « Autonomisation économique des femmes vulnérables en Arménie » de la Fondation Arménienne pour le Développement Durable.