Autonomisation des femmes – Récit d’une vie

J’étais la femme la plus heureuse du monde lorsque mon mari était encore à mes côtés. Sa simple présence suffisait pour que je me réveille chaque jour avec gratitude. Il a construit notre maison, fabriqué tous les meubles à la main et m’a permis de me consacrer entièrement à l’éducation de nos deux enfants.

Depuis que nous l’avons perdu lors de la guerre d’Artsakh en 2020, ma vie a été radicalement changée. Mes enfants étant encore à l’école et les autres membres de la famille étant dans l’incapacité de travailler, je suis devenue la seule à subvenir aux besoins de notre famille avec mon beau-père âgé.

Bien que je comprenne les responsabilités qui reposent désormais sur mes épaules, il m’était impossible de passer immédiatement à autre chose. J’ai passé d’innombrables nuits à pleurer et à prier pour qu’il me revienne sain et sauf. Mais cela ne s’est jamais produit. La dépression m’a lentement envahie et, à vrai dire, je ne me remettrai jamais complètement de sa perte.

C’est la municipalité de Metsamor qui m’a parlé du projet « Autonomisation des femmes vulnérables en Arménie » de la Fondation Arménienne pour le Développement Durable.

Au départ, j’étais sceptique quant aux résultats et j’avais peur de l’échec. Ma nature indépendante m’a également empêchée de demander de l’aide, car je n’ai jamais été du genre à compter sur les autres. Cependant, j’ai changé d’avis après avoir parlé avec des connaissances qui avaient bénéficié d’un financement dans le cadre du projet.

Comme la demande d’œufs frais de ferme était forte, j’ai soumis une proposition pour l’achat d’une centaine de poulets et d’aliments pour les poules pondeuses. Lorsque j’ai appris que le projet était approuvé, j’ai transformé une partie de notre jardin en un petit poulailler.

Aujourd’hui, je suis en mesure de produire et de vendre des œufs en petites quantités, et j’envisage d’augmenter progressivement ma production.

Mon beau-père, malgré son propre chagrin, a été une source inattendue de force et de soutien. Il m’aide à m’occuper des poules tous les jours et à leur donner de la nourriture.

Je ne suis pas vraiment en mesure d’expliquer mes sentiments après le lancement de cette activité, mais je pense qu’elle m’occupe constamment et m’aide à me concentrer sur le moment présent. J’ai également ressenti un sentiment d’accomplissement et de connexion avec la terre que mon mari aimait tant.

La hausse des ventes d’œufs me motive à travailler plus dur et à rêver plus grand. Mes enfants ont eux aussi redoublé d’efforts dans leurs études, dans l’espoir d’apporter un jour une contribution financière.

Tout ce que nous accomplissons et chaque succès que nous obtenons est un hommage vivant à mon mari bien-aimé, le père chéri de mes enfants ».

Znanna a perdu son mari lors de la guerre de 2020 et est bénéficiaire du programme d’autonomisation des femmes.

Le projet « Autonomisation des femmes vulnérables en Arménie » est cofinancé par la Fondation caritative Saint Sarkis Charity Trust et l’Association Arménienne d’Aide Sociale et mis en œuvre par la Fondation Arménienne pour le Développement Durable.

Arev Society apporte un soutien à la gestion du programme « Autonomisation économique des femmes vulnérables en Arménie » de la FADD.